Deux semaines de training

Voilà, j'en suis à la moitié de mon voyage et de mon training de contorsion mongole. C'est passé hyper vite, et en même temps, ça m'a semblé durer une éternité. Deux semaines de contorsion, soit trente heures. C'est énorme, et c'est ce qu'il me reste à faire.. La deuxième semaine a été difficile, autant physiquement que moralement. Le vendredi de la première semaine, Uskhuu a été particulièrement hard avec mon dos, j'ai passé le week-end a tenter de relaxer mon corps, à prendre des bains chauds au sel (pour info, le sel est réputé être anti-inflammatoire, alors j'en consomme une sacrée quantité!), à m'appliquer mon baume relaxant (style baume du tigre, mais made in France et bio!) et à essayer de faire le plus de siestes possible. Le lundi de la deuxième semaine arrive, et j'ai toujours le dos en feu, courbaturé.. Et ça dure jusqu'à jeudi. On fait donc énormément de musculation de lundi à mercredi, on muscle ma mâchoire, le haut de mon dos, mes épaules, et on fait beaucoup d'endurances en zubnik. J'ai demandé à Mugi ce que signifiait ce mot zubnik, il ne sait pas. Un ami russe m'a dit que ZUB en russe voulait dire "dent", "Zubnik" veut dire "avec les dents", et les figures en suspension avec les dents (en aérien) s'appellent Zubnik aussi! Merci Youri :) Une certaine routine s'installe pendant mes cours: endurances pour le zubnik donc, des temps de récup, des séries de 15 sets de 10 lancers au tir à l'arc, échauffement du dos en faisant des battements de jambes à quatre pattes, Uskhuu me pousse le dos au minimum, il préfère ne pas faire de chestand. On fait des équilibres.. Bordel, je suis nulle! :D Les push-up sont une torture, on fait des séries de cinq, ensuite quatre, ensuite trois... Je finis très souvent par m'étaler la tronche par terre, j'ai vraiment pas de force, c'est une horreur. Je pense que ça va être une de mes priorités en rentrant en France, c'est vraiment trop pitoyable :D Il me fait faire des endurances de trois minutes, moi qui tiens à peine une minute, j'ai des picotements dans les avant bras et les épaules, c'est affreux, mais finalement le travail de musculation, aussi difficile soit-il pour moi, est moins atroce que les étirements extrêmes, ça me fait souffler un peu finalement. Les étirements des jambes sont définitivement ma bête noire, quelle douleur, ce quadriceps!! Tout la cuisse me pique de partout, des tas d'aiguilles qui se plantent dans ma cuisse, et quand il me plie la jambe pour poser mon pied sur ma fesse, je crie et souffle très fort.. Le jeudi de la deuxième semaine est la meilleure (la seule..) journée de cette semaine (à mon goût -_- ), mon dos va à peu près bien, on arrive à faire un max de chestands, je tends les jambes, j'arrive à respirer, mes fesses sont proches de ma tête. Et je cartonne en tir à l'arc! Je vise la cible 9 fois sur 10 à un moment, je suis ravie! Par contre, le vendredi... La pire journée de la semaine. Je suis épuisée (comme tous les jours ici..), et je commence à avoir un petit rhume, donc j'ai la tête totalement dans le gaz, la goutte au nez et je me mouche tout le temps. On fait des sets de lancers en tir à l'arc, et là je n'y arrive pas du tout. Je le vis vraiment mal, chaque échec fait plonger mon moral dans les tréfonds de mes angoisses, j'essaye de garder des pensées positives dès que je souffre mais ce jour-là ça ne fonctionne pas, au contraire. J'ai une espèce d'angoisse et de nostalgie qui s'installe, et je supporte vraiment pas l'échec. Mon coach me corrige, j'arrive de nouveau à viser un peu mieux la cible, mais il finit par me dire "very good mind but your body doesn't want to remember, needs lots of work". Je sais pas pourquoi je le prends si mal, mais c'est trop, et je craque. Je me mets soudainement à pleurer sans raison, même pas pendant un étirement, j'ai moi-même du mal à comprendre mon état, Uskhuu me dit "it's ok, contortion training, very hard training". Je repense à ses élèves hyper fortes qui, pour certaines, ont pleuré tous les jours pendant tout le mois, mais je me déçois. Je passe par des phases de remise en question, à me demander si tout ça en vaut la peine, à me demander pourquoi j'ai ce besoin de me pousser dans les extrêmes, de souffrir, et de me prouver que je peux aller au-delà de cette souffrance. Ce n'est pas uniquement pour la beauté du geste, et ça m'angoisse. Je me demande si je suis masochiste, j'ai l'impression d'être la dernière des merdes, de pas être faite pour ça, de ne pas avoir le mental ni le corps.. Je m'en veux de pas avoir été au top cette semaine, de pas profiter un max, d'être épuisée, de craquer, de pleurer.. Je commence à me dire que je devrais me faire rapatrier, que c'est trop dur pour moi et que ça ne sert à RIEN. Je rentre à l'appartement vendredi après mon cours et je m'effondre. J'arrête pas de pleurer pour un rien, j'ai froid, j'en ai marre, je suis fatiguée, je veux mon lit. Je commence à me dire que j'ai peut-être tout simplement le mal du pays... Alors je passe le week-end à me reposer, je sors pour aller m'acheter à manger, avec l'angoisse de ce pays étranger et quand même sacrément hostile. Finalement, prendre l'air me fait beaucoup de bien! J'essaye d'écouter de la musique, de chanter, de me détendre au maximum.. J'ai même réussi à tricoter pendant une heure, j'ai enfin un minimum de force pour y arriver youhou! J'angoisse un peu pour la reprise lundi, troisième semaine. J'ai peur de ne pas être au top, ou de trop en faire lundi et de ne plus rien pouvoir faire les jours suivants. On verra bien, il faut que je tienne le coup: dans deux semaines, je serai à la maison, et je pourrai dormir pendant 10 jours si je le veux :D

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